samedi 31 juillet 2010

Intersignes : sourires de Dieu

Je voudrais vous reparler de la petite chapelle aux deux anges souriants où je dis ma messe durant l'été et des petits signes qui me sont donnés par le sourire de Dieu.

Cet après-midi, le circuit m'amène à passer plus tôt que d'habitude devant la chapelle. J'ai avec moi quelques amis qui assistent à la messe... Impromptu. Nous entrons : deux dames en prière, pour la maman de l'une d'entre elles. Elles assistent à la messe, ravies ; je le leur ai promis, nous prions pour Suzanne. A la fin de la messe, au moment où je me retourne pour bénir la petite assistance, je vois un monsieur, une belle tête de Christ dans les bras. Il a posé sa statue pour faire le signe de croix. Je vais le voir après la messe : "Cette statue accompagne notre famille depuis des années, mais mes enfants n'en veulent pas. Je passais devant la chapelle. Plutôt que de la laisser chez un brocanteur, je suis heureux de vous l'offrir..." Incroyable ! Le Christ a de ces manières de s'inviter dans la vie !

"Pierre" (c'est son prénom) me précise que la statue, non signée, a été sculptée par un Grand prix de Rome, ami d'un membre de sa famille au début du XXème siècle. Puis il s'en va, sans autre forme de procès, nous laissant pudiquement avec son Christ. L'une des deux dames, étonnée de ce passage du Christ en météore tient à prendre une photo. Puis elle parle elle aussi, se confie. Non elle n'est pas pratiquante, mais elle prie beaucoup. Une amie présente lui parle d'un jeune prêtre Alexandre Berche, opéré hier pour une greffe osseuse. Elle promet de prier pour lui et me demande mon téléphone pour avoir de ses nouvelles.

Autour de la messe, c'est une petite chrétienté qui s'est manifestée. Des gens qui ne se connaissaient pas, mais qui se reconnaissent, qui parlent, qui échangent. Il n'y a pas de hasard dit l'une des deux dames, qui porte le prénom de Anne, la patronne des Bretons que nous avons fêté cette semaine - Pas de hasard mais uniquement des rendez-vous répond du tac au tac l'amie qui assistait à ma messe. Un débat s'ensuit pour savoir de qui est cette phrase : Fred Astaire lance Dominique, toujours une ironie sous le bras. Non répond Laurent sérieusement : Paul Eluard.La conversation continue. Dominique invoque Einstein dans le débat : "Les coïncidences, c'est Dieu qui veut rester anonyme".

Au retour, on a tous oublié Einstein. Mais Fred Astaire ? il faut vérifier. Rétrospectivement, Internet semble donner raison à Laurent, en nous orientant du côté de Paul Eluard... En tout cas, pensais-je en incorrigible théologien, Fred Astaire ou Paul Eluard, le danseur bi-bi-bi ou le poète communiste, cela montre une chose : la foi qui sait honorer les rendez-vous, qu'on le sache ou non, qu'on l'accepte ou qu'on la refuse, elle est là, dans nos vie : quelque chose d'universel. Foi naturelle ? se demandaient les jansénistes au XVIIème siècle autour de Filleau de La Chaise. Foi surnaturelle aussi, car tout homme à la grâce suffisante pour se sauver et Dieu n'appartient à aucune de nos chapelles, même s'il se manifeste, comme par prédilection, dans la beauté des maisons que nos ancêtres dans la foi ont aimé construire pour lui au détour de nos chemins. La beauté ? C'est un sourire de Dieu.

2 commentaires:

  1. "Les coïncidences sont les alibis de Dieu"
    Jean Cocteau

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  2. Le WM a du prendre des jours de RTT.

    L'ARTT c'est le sourire de Martine.

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